Après une si longue attente, beaucoup de suspense et de graves crises aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Assemblée Nationale Constituante, jusqu’en ce jour béni du 26janvier 2014, nous avons enfin une constitution. Bonne ou mauvaise? Démocratique ou non démocratique ? On le verra à l’usage, comme pour toutes les constitutions du monde. Il ne faut jamais condamner une constitution sur la base d’un simple procès d’intention.
Certes, le projet est encore perfectible, parce qu’il contient encore des lacunes et des imperfections. Certaines sont dues, on le sait, au fait que de nombreuses dispositions de cette constitution sont des textes de compromis. Mais, objectivement et en dehors de toute partialité politicienne, ne boudons pas notre plaisir relatif et ne cachons pas notre satisfaction devant les avancées de cette nouvelle constitution, aussi bien par rapport à sa devancière que par rapport aux avant-projets successifs- appelés très maladroitement brouillons, sans doute en raison de la théorie de la page blanche inventée par plusieurs députés pour faire table rase de la constitution de 1959 - notamment en matière de garantie des droits individuels et des libertés fondamentales (articles 21 à 49). Nos constituants ont eu enfin la sagesse de faire prévaloir l’intérêt supérieur de la Tunisie et de mettre fin à une longue attente des tunisiens, pour adopter le projet de constitution, comme une plateforme minimale commune, par 200 voix sur 216 votants. Car, comme l’a affirmé le premier ministre démissionnaire Ali Laârayedh devant les députés, «le fait de se mettre d’accord sur le minimum possible vaut beaucoup mieux que de s’entretuer pour arracher le maximum possible».
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